Retraite anticipée : peut-on vraiment partir quand on veut ?

Retraite anticipée : peut-on vraiment partir quand on veut ?

Afin de profiter de leur liberté, de voyager ou de se consacrer à leurs passions, nombreux sont ces salariés qui rêvent de quitter le monde du travail bien avant l’âge fatidique. S’il existe à cet effet des dispositifs pour prendre une retraite anticipée en France, cela ne signifie pas forcément qu’on est libre de partir quand on le souhaite. Ce départ anticipé doit répondre à des motifs particuliers et remplir des conditions spécifiques. Plus de précision dans la suite de cet article.

Quel est l’âge légal de départ à la retraite en France ?

Contrairement à une idée répandue, il existe un âge minimum pour prétendre à la retraite. Établi à 62 ans pour les personnes nées à partir de 1955, cet âge légal est un seuil en dessous duquel il est généralement impossible de percevoir une pension de retraite. Cependant, atteindre l’âge légal ne signifie pas automatiquement pouvoir partir avec une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote.

Pour cela, il faut aussi avoir cotisé un nombre de trimestres qui varie en fonction de votre année de naissance. La durée de cotisation augmente progressivement avec les réformes. Par exemple, elle est de 172 trimestres pour les personnes nées à partir de 1973. Si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis à l’âge légal, vous pouvez continuer à travailler pour les acquérir ou attendre l’âge du taux plein automatique fixé à 67 ans.

Quel est l'âge légal de départ à la retraite en France ?

Dans quels cas peut-on prendre une retraite anticipée ?

Si l’âge légal est la norme générale, il existe des situations spécifiques permettant de prendre sa retraite plus tôt. Ces dispositifs de retraite anticipée sont soumis à des conditions particulières et varient selon votre situation personnelle.

La retraite anticipée pour carrière longue

Ce mécanisme s’adresse aux personnes ayant débuté leur activité professionnelle très jeunes et ayant validé un nombre spécifique de trimestres avant 16, 18, 20 ou 21 ans. Par exemple, pour prétendre à un départ à 58 ans, il est nécessaire d’avoir commencé à travailler avant 16 ans et d’avoir validé au moins 5 trimestres avant la fin de l’année de ses 16 ans. De plus, il faut justifier d’un nombre total de trimestres cotisés variant entre 169 et 172 selon l’année de naissance.

La retraite anticipée pour les personnes en situation de handicap

Les travailleurs handicapés peuvent bénéficier d’un départ anticipé, dont l’âge dépend de l’année de naissance. La condition principale est d’avoir un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % pendant une période déterminée. À défaut de cette condition, il est possible de faire valoir la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) pour les périodes avant le 31 décembre 2015. Le nombre de trimestres d’assurance requis varie également selon l’année de naissance.

La retraite anticipée pour incapacité permanente (ou pénibilité)

Ce dispositif offre une possibilité de départ anticipé au taux plein, peu importe le nombre de trimestres cotisés. Pour y prétendre, il faut avoir au moins 60 ans et souffrir d’une incapacité permanente d’au moins 20 % résultant d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Si le taux d’incapacité se situe entre 10 et 19 %, il est possible de partir à la retraite 2 ans avant l’âge légal.

Dans quels cas peut-on prendre une retraite anticipée ?

Autres possibilités de départ anticipé pour les fonctionnaires

  • parents de trois enfants ou d’un enfant atteint d’une infirmité : ces fonctionnaires peuvent obtenir une pension, quel que soit leur âge, s’ils remplissaient certaines conditions cumulatives avant le 1er janvier 2012 (15 ans de services, avoir interrompu ou réduit leur activité) ;
  • une infirmité ou une maladie incurable : peu importe votre âge, il est possible de toucher une pension de retraite si vous avez effectué  15 ans de service et que votre conjoint ou vous êtes atteint d’une maladie incurable ou d’une infirmité vous plaçant dans l’impossibilité d’exercer une profession quelconque.
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